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Alois Alzheimer est un neuropsychiatre allemand. C’est en 1906, lors de la 37ème Conférence des psychiatres allemands, à Tübingen, qu’il décrit pour la première fois ce qui, par la suite, portera son nom : une affection du cerveau progressive dont la cause et la cure demeurent inconnues. Il est né le 14 Juin 1884 à Markbreit, un petit village bavarois situé près de Würzburg , au sud de l’Allemagne.

Après avoir suivi de brillantes études de médecine à Berlin, Würzbirg et Tübingen, il intègre l’hôpital spécialisé des maladies mentales et épileptiques de Francfort.

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Il débute ainsi sa carrière de médecin en tant que médecin assistant. Il s’intéresse particulièrement à la démence d’origine dégénérative ou vasculaire, mais ses recherches se portent aussi sur les psychoses et épilepsies. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque, l’état de démence du sujet agé , appelé “artériosclérose” est considéré comme étant le processus normal de vieillissement par la plupart des psychiatres.

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C’est dans cet établissement de Francfort qu’est admise, en Novembre 1901, Auguste D., une femme alors âgée de 58 ans. Elle présentait une symptomatologie variée associant une dégradation des facultés cognitives : des difficultés de mémoire et de compréhension, allant jusqu’à l’aphasie, de désorientation, des comportements incohérents et imprévisibles, des hallucinations, de la confusion mentale et une inaptitude psychosociale.

 

C’est cette patiente qui inspire au Docteur Aloïs Alzheimer la description de cette maladie, destructrice des cellules nerveuses. En 1903, Alzheimer quitte Francfort pour rejoindre la renommée “Clinique psychiatrique royale” de Munich , alors dirigée par le professeur Kraepelin. Cependant, il continue de suivre le cas d’Auguste D., toujours hospitalisée à Francfort. Après sa mort en 1906, Alzheimer demande à ce qu’on lui envoie le dossier médicale de son ancienne patiente, ainsi que le cerveau de celle-ci, afin de pratiquer une autopsie.

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Le dossier médical contenant l’observation détaillée manuscrite a été retrouvé ; il comprend 32 feuillets : fiche d’admission, attestation, tentative d’écriture par la patiente accompagnée de cette note “trouble de l’écriture d’origine mnésique”, ainsi que les symptômes détaillés au cours des quatre premiers jours d’hospitalisation :

“Elle s’assoit sur son lit, l’air hébété :

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- Quel est votre nom?

- Auguste.

- Votre nom de famille?

- Auguste.

- Quel est le nom de votre mari?

- Auguste, je crois.

- Votre mari?

- Ah , mon mari.

Elle ne semble pas comprendre la question :

- Êtes-vous mariée?

- À Auguste.

- Madame D.?

- Oui , oui , Auguste D. (...)

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Quand on lui montre des objets, elle ne se souvient pas, après un court instant, ce qu’elle a vu. Entre-temps, elle parle continuellement de jumeaux. Quand on lui demande d’écrire, elle tient le livre de telle façon qu’on a l’impression qu’elle a perdu une partie du champs visuel droit. (...) Désordre de l’écriture d’origine amnésique. Dans la soirée, son discours spontané est plein de déraillements paraphrasiques et de persévérations.” (...)

En 1907, Alzheimer publia un article, intitulé “Une maladie caractéristique grave du cortex cérébral”.

 

Il y décrit, sans la nommer, “une femme de 51 ans” qui présentait “parmi les premiers symptômes de sa maladie, un fort sentiment de jalousie envers son mari. Elle montra très vite des signes de dégradation importante de la mémoire; elle était désorientée, elle déplaçait les objets n'importe où dans son appartement et les cachait. Parfois elle avait l'impression que quelqu'un cherchait à la tuer, ce qui la faisait hurler. Elle mourut après quatre ans et demi de maladie.” Dès lors, c'est le professeur Kraepelin qui, dans son influent “Traité de Psychiatrie”, individualise la “maladie d'Alzheimer” et donne à la maladie le nom d'Aloïs Alzheimer.

 

Il s'agit pour lui d'une “démence du sujet jeune, rare et dégénérative”, laissant au terme de “démence sénile”, les démences vasculaires du sujet âgé. En effectuant l’autopsie du cerveau d’Auguste D., Alzheimer identifie la présence, dans le cortex cérébral, de lésions analogues à celles de la démence sénile, les plaques séniles.

Il met également en évidence les deux types de lésions cérébrales caractéristiques de la maladie : la dégénérescence neurofibrillaire et les amas anormaux de fibrilles dans le neurones.

En 1912, Alzheimer est nommé directeur de la clinique psychiatrique de l'université Freidreich-Wilhelm de Breslau (aujourd'hui Wroclaw, en Pologne). Il est alors à l'apogée de sa carrière. Mais le neuropsychiatre est bientôt touché par une affection dégénérative dont il meurt le 15 décembre 1915, à Breslau.

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